RAPPORT DE BENCHMARKING 2014 des performances financières des Systèmes Financiers Décentralisés de Côte D'Ivoire
# ÉDITORIAL
Promouvoir un secteur de la Microfinance professionnel, responsable et inclusif qui contribue à l’amélioration des conditions de vie des ménages en Côte d’Ivoire, telle est la mission que s’est assignée l’Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés de Côte d’Ivoire (APSFD-CI). Dès lors, toutes les actions entreprises par l’APSFD-CI à savoir : la formation des membres, le plaidoyer, la communication et la sensibilisation, la promotion du secteur et l’information des acteurs et du public visent à la mise en œuvre effective de cette mission. Pour les Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), acteurs principaux de l’industrie de la Microfinance, tout comme pour les investisseurs et le public, l’information, la bonne information, reste le principal levier qui permet d’orienter les décisions stratégiques à même d’assurer un niveau de rentabilité à la hauteur des attentes des différents acteurs. Offrir aux décideurs politiques, aux milieux d’affaires, aux partenaires techniques et financiers, aux institutions de microfinance et au public, des éléments pouvant contribuer à éclairer leur connaissance de l’évolution des SFD et du secteur dans son ensemble, par l’analyse des principales tendances dans le temps mais aussi par rapport à la concurrence revêt un caractère primordial pour nous. L’APSFD-CI, à l’instar des années précédentes, a le plaisir de publier son rapport de benchmarking des performances des SFD entre 2013 et 2014. Ce document abordera les principaux indicateurs reconnus comme étant les plus pertinents pour l’analyse des tendances du secteur, il s‘agit de :
Nous voudrions réitérer nos remerciements aux institutions qui ont bien voulu nous transmettre leurs données ainsi qu’à la Direction de la Microfinance dont le concours nous aura permis d’effectuer les travaux de vérification nécessaire pour affiner les données reçues. Nos remerciements vont enfin à l’endroit du Réseau SEEP qui, dans le cadre du programme Finance Responsable par le biais du leadership local en Afrique subsaharienne, et grâce au soutien financier octroyé par la fondation Mastercard, a facilité la parution de ce rapport. Nous vous souhaitons à toutes et à tous une bonne lecture. Cyrille TANOE # INTRODUCTION
Pour cet exercice comptable 2014, le rapport de benchmark des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) de Côte d’Ivoire porte au total sur 29 institutions. Nous notons l’entrée dans la liste des SFD participants, de 5 institutions (CAC SA ; Le Crédit Du Nord SA ; CFEF- CI ; CNEC-SEQUOIA et MUKEFI) et la sortie pour des raisons d’absence de dépôt des états financiers de fin d’exercice de 3 institutions (CECO ; FONDEC-IIPS et RCMEC-CI). Dans le souci de permettre une analyse comparative des SFD, ceux-ci ont été regroupés par catégories selon leur forme juridique mais également selon leur niveau d’activités d’épargne et de crédit. Le choix du niveau d’activités s’est tout naturellement défini par lui-même en référence à l’article 44 de la loi portant règlementation des SFD et l’article 2 de l’instruction N°007-06-2010 de la BCEAO relative aux modalités de contrôle et de sanction des SFD par la BCEAO et la Commission Bancaire. Ainsi, d’une part, le niveau d’activités de référence est de 2 milliards de francs CFA d’encours de crédits ou d’épargne et, d’autre part, les deux formes juridiques retenues sont celles des sociétés anonymes et des sociétés coopératives ou mutualistes d’épargne et de crédit. Pour l’élaboration du rapport de Benchmark 2014, nous avons retenu 17 indicateurs tirés des rapports de fin d’exercice des SFD ayant déposé leurs états financiers puis retraités au regard des instructions de la BCEAO. Le rapport 2014, tout comme celui de 2013, s’articule autour des cinq points suivants :
Pour chacun de ces points, le regard est porté sur l’analyse de la situation globale du secteur, puis sur la comparaison des pairs au regard, essentiellement, de la forme juridique et du niveau d’activités. Deux questions guident la démarche : Comment la performance du SFD se compare-t-elle à celle des autres par leur forme juridique ou leur niveau d’activités ? Ensuite, comment cette performance évolue-t-elle au cours de la période sous revue ? # DONNÉES GÉNÉRALES ET DE PORTÉE
29 SFD participent au rapport de benchmark 2014 dont 21 sociétés coopératives/mutualistes (SCOOP/MUTUELLE) et 8 sociétés anonymes (SA). Ces SFD sont répartis en 4 groupes de pairs : « SCOOP/MUTUELLE 1 », « SCOOP/MUTUELLE 2 », « SA 1 » et « SA 2 ».
Tableau 1 : Catégories d'institutions
L’analyse de la portée concernera l’étendue des services offerts aux clients/membres des institutions participantes à savoir la variation de : l’encours de crédits, l’encours d’épargne, le nombre de clients ou de membres et le nombre d’agences ou de caisses. Tableau 2 : Part relative de l'étendue des services offerts en 2014
En 2014 les SFD ont offert des services à plus de 841 631 membres/clients. Les institutions de grande taille, en terme de niveau d’encours d’épargne et de crédit, c’est-à-dire celles de type 2 regroupent 93,1% des sociétaires dont 81,2% pour l’UNACOOPEC-CI (cf. Annexe 1 : Données générales). ![]() Graphique 1 : Encours de crédits des SFD en 2014
Ainsi en 2014, pour ce qui concerne l’étendue des services offerts, les sociétés de type 1 enregistrent au niveau du secteur, une activité globalement marginale (0,5% de la distribution de crédits et 0,7% de la mobilisation d’épargne). Les mutuelles de type 1, bien que disposant d’un nombre relativement important de caisses ou points de services, fournissent des prestations de faibles ampleurs (2,1% de la distribution de crédits, 2,1% de la mobilisation d’épargne et 4,6% du nombre de client/sociétaires). Quant aux mutuelles de type 2, elles assurent la majeure partie, 72,4% de la mobilisation de l’épargne au moyen de 78 caisses de base. A noter que les résultats enregistrés par ce groupe de pairs, « Mutuelles 2 », sont fortement influencés par la présence de l’UNACOOPEC-CI. Pour leur part les SFD de type « Sociétés 2 », assurent la majeure partie (55,1%) de la distribution de crédits. ![]()
Bien que l’analyse des tendances soit limitée à deux exercices consécutifs, il ressort un certain dynamisme du secteur en ce qui concerne l’étendue de la portée, après la longue période de difficultés liées aux conjonctures sociopolitiques au niveau national. Sur une base annualisée, le nombre total de clients/membres au sein des SFD a connu une faible progression de 3,56% en 2014. Les encours de crédits et d’épargne ont, quant à eux, progressé respectivement de 33,92% et 11,96% sur la période sous revue, c’est-à-dire 2013 - 2014. Toutefois l’on note que cette croissance varie en fonction du type d’institution : d’un côté, les SFD de grande taille, de type sociétés anonymes portent la croissance générale notamment en matière d’octroi de crédits avec un bond positif de 96,58% en 2014 et de l’autre, les SFD de grande taille, de forme coopérative ou mutualiste portent essentiellement la croissance en matière d’épargne. Il est à noter que l’UNACOOPEC-CI et MICROCRED-CI se partagent un encours de crédits représentant 67% de l’encours total des crédits des 29 SFD de l’échantillon (cf. graphique 2). # QUALITÉ DU PORTEFEUILLE
La qualité du portefeuille demeure le premier groupe d’indicateurs que nous analysons dans la mesure où le portefeuille de crédit constitue le principal actif des SFD. La qualité du portefeuille reflète le risque de défaut de paiement sur les prêts et détermine les produits futurs et par conséquent, la capacité d'une institution à accroître sa portée et à être au service de ses clients/membres. Dans ce sens, notre analyse prend en compte trois ratios de qualité du portefeuille que sont : le taux de portefeuille à risque à 30 jours (PAR (30)), le taux de provision pour créances en souffrance et le taux de pertes sur créances. 1. Portefeuille classé à risque à 30 jours. Le PAR(30) mesure la partie du portefeuille « contaminée » par les impayés au-delà de 30 jours, en pourcentage du portefeuille total. Pour cet indicateur, la norme de la BCEAO est inférieure à 3%. Au niveau national : ![]()
Deux tendances sont observées : les grands SFD, de forme mutualiste ou SA, améliorent ou stabilisent leurs taux de portefeuille à risque à 30 jours et plus, passant de 1,19% à 0,33% pour les SA et se maintienne à 0,24% pour les mutuelles. Les petits SFD voient leurs taux de PAR(30) se dégrader un peu plus en 2014. Notamment les mutuelles de petite taille dont le PAR(30) progresse de 32 points en passant de 25,26% à 58,08%. De même, les SFD de type « Sociétés 1 » enregistrent une contre-performance par la progression du taux du portefeuille à risque à 15,79% de leur encours de crédits 2014. A terme, cette situation peut constituer un risque majeur pour les activités de ces institutions. Des efforts sont encore à produire pour ces deux sous-groupes d’institutions de petite taille. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]()
Les SFD de ce groupe de pairs continuent de maintenir une bonne qualité de portefeuille de crédits avec un taux de PAR(30) inférieur à 3% dans l’ensemble à l’exception de MIMOYE FINANCE SA qui présente un tableau de qualité du portefeuille de crédits en deçà des normes de performance. Toutefois pour cette institution, une amélioration de ce ratio se dessine avec une évolution positive (PAR(30) passant de 35% à 28%). Dans ce groupe de pairs, deux institutions CREDIT ACCESS SA et ADVANS SA voient leur PAR 30 se dégrader d’une année sur l’autre passant de 2,33% à 3,70% pour la première et de 0,82 à 2% pour la seconde. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 5 : Taux de PAR(30) - SFD de forme Mutualiste
Pour 2014, le groupe des SFD de forme mutualiste enregistre un PAR(30) qui s’améliore en passant globalement de 8,49% à 7%. Ce qui dénote un effort d’assainissement du portefeuille de crédits. Les 4 grands SFD de par l’envergure des activités c’est-à-dire, GES-CI avec 1,67%, REMU-CI avec 0%, UNACOOPEC-CI avec 0% et MA2E avec 0,36%, demeurent les plus performantes dans ce domaine et améliorent leurs taux de PAR(30) au regard des données collectées. Au contraire, la majorité des 17 autres SFD de forme coopérative ou mutualiste, présente un tableau de qualité du portefeuille de crédits dans des limites assez préoccupantes. Au cours de cet exercice comptable, MCF-PME et MUKEFI avec 0%, alignent des performances de maîtrise d’une bonne qualité du portefeuille de crédits conformes aux instructions de la BCEAO. Pour leur part, CEPE-CI, CPF-CI, CFEF-CI et FCEC-Yamoussoukro améliorent d’une année sur l’autre leurs taux de PAR(30). Par contre, CANARI, CMECEL, CREDIT-FEF, FONDS DU MONT CARMEL et FONIC dans une situation de qualité du portefeuille déjà préoccupante en 2013, ont vu leur portefeuille de crédits se dégrader davantage en 2014. 2. Taux de provisions pour créances en souffrance. Le taux de provision pour créances en souffrance ou « Ratio de couverture du risque » sert à mesurer la capacité des institutions à couvrir les risques pour créances douteuses, à rendre compte des pertes potentielles sur les crédits. Le niveau pour cet indicateur devra être supérieur ou égal à 40% au regard de la norme BCEAO. Au niveau national : ![]()
En 2014, Les SFD de forme mutualiste, de grande ou petite taille enregistrent des taux de couverture du risque de crédits naviguant autour de la norme minimale de 40% fixée par la BCEAO. L’on note cependant au cours de l’année, une forte baisse du niveau de provisionnement des grands SFD de forme SA. Cette baisse résulte certainement de l’important niveau de provision constitué en 2013 par MICROCRED-CI et ADVANS-CI. Il faut remarquer certes, que la méthode d’évaluation et de provisionnement des risques potentiels sur le portefeuille de crédits se doit de se fonder sur des éléments factuels de solvabilité du débiteur mais elle doit et surtout se référer aux normes de prudence édictées par la BCEAO. Car assurer la couverture des risques le plus tôt possible est essentiel à une surveillance satisfaisante du risque de défaillance des emprunteurs. Dans l’ensemble les SFD respectent les règles de prudence en la matière. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 7 : Taux de provision de créances en souffrance - SFD de forme SA
L’analyse du détail du provisionnement des SFD de forme SA indique une variété de situations. Deux des trois SFD du groupe de pairs « SA 1 », MIMOYE FINANCE SA et LE CREDIT DU NORD SA, n’ont pas passé de provision pour leurs créances en souffrance pour le compte de l’exercice 2014. Quant à CREDIT ACCESS SA, avec un taux de 40% de couverture, semble contrairement à 2013, avoir provisionné suffisamment pour ses créances douteuses. FIDRA SA, l’une des institutions en forte croissance en termes de portée, enregistre un accroissement de son taux de couverture des risques de crédits avec une augmentation de son taux de 56,1% à 92,3%, soit une nette hausse par rapport à 2013. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]()
Dans leur ensemble, les SFD mutualistes veillent au respect des règles de provisionnement du risque de défaillance sur le crédit sauf pour CNEC SEQUOIA, CMECEL et ARGENTIFERE dont les taux de provision pour créances douteuses se maintiennent autour de 30% des créances en souffrance. Dans l’ensemble, pour ce groupe, le taux de provision pour créance en souffrance de 52,8% en 2014, est en légère hausse par rapport à 2013. Il s’en déduit que dans leur ensemble, les SFD font l’effort de se conformer aux instructions en matière de provisionnement des créances douteuses. Notons cependant que des institutions comme CANARI, CEPE-CI, CFEF-CI ou MCF-PME enregistrent, dans leurs états financiers, des taux de provision pour créance en souffrance de 0% résultant de l’inexistence de crédits en souffrance dans leurs portefeuilles. 3. Taux de pertes sur créances. Le taux de pertes sur créances représente le pourcentage des crédits d’un SFD ayant fait l’objet d’un abandon de créances et dont les montants ont été déduits de l’encours de crédits brut soit parce qu’il est peu probable qu’ils soient remboursés, soit parce qu’il s’agit d’une obligation réglementaire. La norme de la BCEAO pour cet indicateur est inférieure à 2%. Au niveau national : ![]()
Les situations sont diverses pour chacun des 4 sous-groupes de pairs. Les SA du sous-groupe « SA 1 » constatent une bonne tendance à la baisse des taux de pertes sur créances passant de 3,39 à 1,11% en 2014. La combinaison de l’embellie des trois dernières années de l’économie nationale et des efforts d’assainissement de la qualité du portefeuille de crédits au sein des institutions en Côte d’Ivoire, fait certainement son effet pour ce sous-groupe de pairs. Quant aux autres sous-groupes, les pertes constatées d’une année à l’autre, sont à la hausse. Cette hausse est d’autant plus marquée pour les institutions du groupe « SCOOP/MUTUELLES 1 » qui enregistrent un pic important de leurs pertes sur créances (taux d’abandon de créances passant de 0,59 à 12,42%). Signalons que les abandons de créances constituent le plus grand danger pour un SFD, car elles se traduisent par une réduction de ses actifs et de son potentiel de gains présent et futur. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]()
Pour cet exercice comptable, le taux de pertes s’est amélioré dans l’ensemble excepté PAMF-CI (0,21% contre 0% en 2013) et MIMOYE FINANCE SA (0,83% contre 0,14% en 2013) dont le niveau de couverture des créances en souffrances en 2013 était élevé (99%). Quoique les pertes sur créances de CREDIT ACCESS SA aient chutées en 2014 passant de 4,53% à 1,79%, le niveau de ce ratio pour cette dernière demeure important dans le groupe de pairs. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]()
Dans l’ensemble les SFD de forme coopérative ou mutualiste enregistrent un taux global de pertes sur créances de 1,1%. Toutefois, quatre institutions, la FINANCIERE (42,90%), FCEC-Yamoussoukro (13,62%), CPF-CI (28,10%) et, CEPE-CI (27,70%), sortent du lot avec des taux d’abandon de créances importants. A contrario, une amélioration notable est à signaler du côté de CECKA AGOU dont le taux de perte passe de 11,80% à 0% en 2014 ainsi que pour REMU-CI (baisse de 0,69 à 0%) et GES-CI (baisse de 1,05 à 0,55%). Au final la mesure de la qualité du portefeuille des institutions participantes au rapport de benchmark 2014 permet de dégager les constats suivants :
# EFFICACITÉ ET PRODUCTIVITÉ
1. Productivité des agents de crédit. Ce ratio indique la charge moyenne de travail par agent de crédit (le nombre moyen d’emprunteurs actifs suivis par agent). Par le respect de la norme édictée, l’institution assure une distribution de son personnel conforme à sa mission et à son cœur d’activité et permet à chacun de ses agents de crédit de gérer un volume de dossiers qui puisse lui permettre d’effectuer une analyse et un suivi rigoureux des emprunteurs. Norme BCEAO : supérieur à 130. Au niveau national : ![]()
Il faut signaler que cet indicateur de suivi de la productivité des personnels en charge du traitement et du suivi des dossiers des emprunteurs est généralement assez bien renseigné par les SFD. Sauf, pour certains dont deux en particulier, l’UNACOOPEC-CI et MUKEFI, pour lesquels l’information sur le nombre d’agents de crédit ne fait pas l’objet de reporting réguliers lors de la production des états financiers de fin d’exercice. Comme inconvénient, cela biaise les statistiques et ratios de leurs différents groupes de pairs. Une analyse plus fine par institution serait par conséquent judicieuse pour apprécier la productivité des agents de crédits. Néanmoins les données collectées indiquent dans l’ensemble, un bon niveau de productivité des agents de crédits, excepté pour les SFD du sous-groupe « SA 1 » qui ont une productivité de 28 emprunteurs actifs par agent de crédits très inférieur à la norme. La productivité des agents de crédits est plus importante et en hausse chez les SFD de forme mutualiste ou coopérative. Il convient toutefois, d’éviter de faire une analyse linéaire des résultats de cet indicateur sans la mettre en rapport avec d’autres indicateurs de performance. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 13 : Productivité des agents de crédits - SFD de forme SA
La productivité des agents de crédits est globalement en progression avec un ratio plus élevé chez PAMF-CI (700 en 2014). Notons plusieurs particularités au niveau de ce groupe de pairs : d’une part, le ratio élevé de PAMF-CI résulte de sa méthodologie de crédits qui est en grande partie basée sur le crédit solidaire et d’autre part, l’excellente productivité des agents de crédits chez FIDRA SA (évolution de 263 à 334 sur les deux années) provient du fait, pour celle-ci, de travailler avec un public cible particulier composé d’employés du public et du privé à la retraite et qui mènent une retraite active par la mise en place d’activités génératrices de revenus (AGR). Pour sa part, le CREDIT DU NORD enregistre des taux de productivité très bas (5 emprunteurs actifs par agent de crédit en 2014). Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 14 : Productivité des agents de crédits - SFD de forme Mutualiste
Malgré le fait que l’UNACOOPEC-CI n’ait pas fourni d’informations statistiques relatives à ses agents de crédits, les trois autres SFD du groupe « SCOOP/MUTUELLE 2 » c’est-à-dire GES-CI, MA2E et REMU-CI enregistrent une bonne productivité des agents en charge du crédit. En 2014, pour le sous-groupe « SCOOP/MUTUELLE 1 » ce sont MA2E (700) et la FINANCIERE-Yamoussoukro (669) qui disposent des ratios les plus performants. A l’opposé, certaines institutions, continuent d’avoir une productivité des agents de crédits assez basse sur les deux années d’observation : CECKA AGOU (ND), CFEF-CI (21), CMECEL (16), CNEC SEQUOIA (103), FCEC Yamoussoukro (39), Fonds Du Mont Carmel (22), MCF-PME (38) et MUKEFI (ND). 2. Productivité du personnel. Ce ratio de productivité du personnel, contrairement au précédent, met à contribution l’ensemble du personnel de l’institution. Il renseigne sur la productivité générale du personnel du SFD en ce qui concerne le suivi des clients (emprunteurs, épargnants volontaires et autres). Le niveau pour ce ratio se doit d’être supérieur à 115 selon les normes fixées par la BCEAO. Au niveau national : ![]() Graphique 15 : Productivité du personnel - consolidé
Pour les mêmes raisons que le précédent ratio, les données globales peuvent être légèrement biaisées par l’absence d’information statistique au niveau de certaines institutions. Au demeurant, le secteur enregistre une productivité du personnel en croissance, de 172 en 2014 contre 158 l’année précédente. Confirmant ici l’évolution positive des indicateurs de portée du secteur en Côte d’Ivoire. Il s’en déduit que les personnels des SFD de forme mutualiste sont plus confrontés à la gestion d’un nombre plus important de clients/membres actifs (plus de 262 par agent en 2014) que les institutions de forme SA (136 clients actifs par agent en 2014). Une analyse au niveau micro, c’est-à-dire institution par institution peut s’avérer utile et permettrait de déceler les particularités des unes et des autres. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 16 : Productivité du personnel - SFD de forme SA
Sur les deux années, le taux de productivité des personnels de ce groupe de pairs est en baisse (passant de 128 à 82). Dans le détail des données sur la productivité des personnels des SFD de ce groupe, il ressort que le CREDIT DU NORD SA (96), ADVANS SA (84) et CAC SA (80) ont une productivité inférieure à 115. Signalons ici également, que la productivité des personnels dépend en partie de la méthodologie de crédit de l’institution d’où le très fort niveau de productivité de PAMF-CI (553) qui a une méthodologie tournée vers la gestion de groupes de solidarité. Pour leur part, avec des niveaux de productivité supérieurs à 115 en 2014, MIMOYE FINANCE SA (328), FIDRA SA (267), MICROCRED-CI (140) et CREDIT ACCESS SA (256) ont une productivité en hausse par rapport à 2013. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 17 : Productivité du personnel - SFD de forme Mutualiste
Pour ce groupe, Il est noté que la majorité des institutions a une productivité des personnels supérieure à la norme BCEAO hormis quatre : le FONDS DU MONT CARMEL (103), FONIC (99), CNEC SEQUOIA (50), et MCF-PME (24). Les institutions qui enregistrent pour 2014 les plus forts taux de productivité des personnels sont : MA2E (553), CPF-CI (541), IFECC-SOUBRE (356), CEFA GABIADJI (351), la FINANCIERE (374), FCEC YAMOUSSOUKRO (310), CFEF-CI (157) et CANARI (157). 3. Charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédits. Ce ratio qui fait le rapport des charges de personnel et des charges administratives liées au portefeuille de crédits est l’indicateur majeur de mesure de l’efficience. Il permet d’avoir une information importante sur la capacité des institutions à gérer leurs coûts de production. L’instruction de la BCEAO préconise un niveau de ratio inférieur ou égal à 35%. Au niveau national : ![]() Graphique 18 : Charges d'exploitation rapportées au portefeuille - consolidé
Le métier de la finance décentralisée est par essence une activité de proximité avec les populations cibles et dont les charges liées aux opérations de collecte de l’épargne et l’octroi de crédits occupent une place de choix dans la stratification des charges des institutions. Il en découle que le ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédits mérite, pour autant, un suivi particulier dans l’objectif de l’amélioration de l’efficacité opérationnelle du SFD. Dans ce sens, l’observation du ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédits au plan national révèle un taux de 51,41% en 2014. Soit une augmentation de 17 points par rapport à 2013. Les institutions ont donc en 2014, pour 100 FCFA de crédit octroyé, engagé globalement 51,41 FCFA en termes de charges d’exploitation. Soit une baisse d’efficacité de leurs opérations. Toutefois, il apparait une nette différence entre les SA de catégorie 1 et l’ensemble des autres institutions. Leurs opérations occasionnent des charges de presque le double (193% en 2014), des sommes engagées dans l’octroi des crédits. Pour sa part le sous-groupe des « SA 2 », malgré une hausse de 7 points de pourcentage en 2014, est sans conteste avec 30,74%, le plus performant en matière de gestion de ses opérations. Quant aux SFD de forme mutualiste, avec 57,88% de ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille en 2014, leurs opérations ont occasionné proportionnellement, des charges de 22 points plus importantes à celles de l’année précédente. Des efforts sont donc à mettre en œuvre par ces institutions afin de leur permettre de revenir aux normes édictées par la BCEAO. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 19 : Charges d'exploitation rapportées au portefeuille - SFD de forme SA
Sur la période sous revue, le taux moyen du ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédits de ce groupe de pairs évolue de 23,78% à 32,02%. En 2014, CREDIT ACCESS SA (84,56%), Le CREDIT DU NORD SA (1171,2%) et MIMOYE FINANCE SA (120,26%) présentent des indicateurs au dessus de la norme fixée par la BCEAO. Il serait utile pour ces institutions de renforcer l’attention sur le suivi de l’évolution du ratio de charges d’exploitation. En termes de tendance à la baisse, il est bon de souligner que MIMOYE FINANCE SA montre des signes d’amélioration de ses performances sur les deux dernières années. Pour ce groupe de pairs, PAMF-CI (13,39%) et MICROCRED-CI (27,08%) sont les plus performantes, en 2014. Même si le taux de charges d’exploitation rapportées au portefeuille de crédits est affecté par la méthodologie de crédit de l’institution, des améliorations sont également encore à produire au niveau de FIDRA SA (45,38%), CAC SA (43,96%) et ADVANS-CI (36,88%). Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 20 : Charges d'exploitation rapportées au portefeuille - SFD de forme Mutualiste
Trois sous-groupes sont à distinguer au sein des institutions de forme mutualiste ou coopérative en ce qui concerne le ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille. D’abord, les institutions qui respectent la norme et améliorent en 2014 leur efficacité par la baisse de leur taux de charges d’exploitation rapportée au portefeuille. Ce sont : MA2E (13,39% soit une baisse de 14 points) et FONIC (17,42% soit une baisse de 8 points). Ensuite les SFD qui enregistrent un ratio en conformité avec la norme des 35%. Ce sont : MA2E (13,39%), FONIC (17,42%), GES-CI (17,96%), REMU-CI (26,06%) et ARGENTIFERE (31,35%). Enfin, 10 institutions affichent un le ratio de charges d’exploitation élevé. Ce sont : le FONDS DU MONT CARMEL (795,9%), CEPE-CI (421,56%), CANARI (238,77%), CNEC SEQUOIA (157,18%), CREDIT-FEF (119,99%), la FINANCIERE (92,77%), CFEF-CI (114,30%), CMECEL (69,29%), IFECC-SOUBRE (75,32%) et MCF-PME (85,49%). Au final, la mesure de la productivité, ou de l’efficacité d’une institution de microfinance peut se faire à travers le choix ou la combinaison d’un ou de plusieurs indicateurs clés de performance. Dans ce rapport de benchmark des SFD membres de l’APSFD-CI, bien que le choix est porté sur les trois indicateurs que sont productivité des agents de crédits, celle des personnels et le ratio de charges d’exploitation rapportées au portefeuille, l’on peut retenir en résumé trois grands constats relatifs aux institutions:
# RENTABILITÉ
1. Rendement des Fonds Propres (ROE). Le rendement des fonds propres (ROE) est un indicateur de rentabilité très important pour les SFD, en ce sens qu’il mesure la capacité intrinsèque de l’institution à renforcer ses fonds propres grâce aux bénéfices générés. Toutefois, l’analyse de ce ratio nécessite une attention toute particulière vu qu’il ne tient pas compte du niveau d’endettement de l’institution ni de son mode de financement. La norme fixée par la BCEAO est : supérieur à 15%. Au niveau national : ![]() Graphique 21 : Rendement des Fonds Propres - consolidé
Ce ratio tient sa pertinence de l’analyse temporelle qui en est faite. Ainsi, pour l’échantillon du présent rapport de benchmarking 2014, il ressort que tous les rendements consolidés des fonds propres des groupes de pairs sont en baisse. De plus, hormis le sous-groupe des SFD de grande taille de forme SA (« SA 2 »), tous les autres sous-groupes enregistrent des résultats consolidés négatifs. Toute chose qui va affecter la représentation graphique des rendements des fonds propres de ces sous-groupes qui peuvent apparaître positive lorsque le résultat d’exploitation et les fonds propres sont tous deux négatifs. Ainsi, pour éviter toute confusion, nous choisissons de la représenter par une barre verticale non pleine sur les graphiques. Les rendements des fonds propres des SFD de l’échantillon ne sont pas encore satisfaisants car ils sont soit en dessous, soit largement en dessous de la norme des 15% pour ce ratio. Le ratio du sous-groupe des « SA 1 », avec un rendement des fonds propres de -2458% est le plus préoccupante. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 22 : Rendement des Fonds Propres - SFD de forme SA
L’analyse de ce ratio passe par l’observation de ses composantes. Ainsi, pour ce groupe de pairs, seuls 3 institutions PAMF-CI, MICROCRED-CI et FIDRA SA ont enregistré en 2014 des résultats d’exploitation hors subvention excédentaires. Ces trois institutions, connaissent également, de 2013 à 2014, une évolution positive de leurs rendements des fonds propres. A savoir : FIDRA SA (de 26,87% à 44,36%), PAMF-CI (de -3,62 à 4,02%) et MICROCRED-CI (de 4% à 4,03%). Parmi les 5 autres SFD du groupe qui par ailleurs sont déficitaires en 2014, deux disposent des fonds propres négatifs : le CREDIT DU NORD SA et MIMOYE FINANCE SA. Elles sont par conséquent les moins performantes au sens du rendement des fonds propres. A noter également en 2014, un taux de rendement des fonds propres négatif pour CAC SA (-91,95%). Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 23 : Rendement des Fonds Propres - SFD de forme Mutualiste
Pour cet ensemble de 21 SFD, 9 enregistrent en 2014 des résultats excédentaires : CFEF-CI, CEPE-CI, CNE-SEQUOIA, CPFCI, FONIC, GESCI, IFECC-SOUBRE, MA2E et REMU-CI. Parmi ces institutions de forme coopérative ou mutualiste, 6 présentent aussi bien des résultats d’exploitation hors subvention que des fonds propres négatifs. Ce sont CANARI, CECKA AGOU, CREDIT-FEF, le FONDS DU MONT CARMEL, la FINANCIERE et l’UNACOOPEC-CI. Seuls GES-CI (22,74%), REMU-CI (5,42%), FONIC (10,76%) et MA2E (6,31%) arrivent à maintenir sur les deux années une valeur positive du rendement des fonds propres. 2. Rendement sur Actifs Le taux du rendement sur actifs renseigne sur la performance de gestion des actifs du SFD visant à optimiser leur rentabilité. Ce ratio inclut non seulement le rendement du portefeuille mais aussi tous les autres produits tirés des placements et autres activités d’exploitation ». Norme BCEAO : supérieur à 3%. Au niveau national : ![]() Graphique 24 : Rendement sur Actifs - consolidé
De même qu’avec le rendement des fonds propres, l’évolution du ratio de rendement sur actifs est négative pour tous les sous-groupes de pairs. Cela est en corrélation avec l’évolution des résultats d’exploitation hors subvention des institutions. Hormis les institutions du sous-groupe « SA 2 », Les actifs des institutions de notre échantillon ne produisent pas d’excédent en 2014 mais requièrent des besoins en ressources additionnelles. Les institutions de forme SA de grande taille enregistrent une valeur nominale du rendement sur actifs positive (1,19% en 2014 contre 2,43% en 2013) malgré que celle-ci soit en dessous de la norme de performance de 3%. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 25 : rendement sur Actifs - SFD de forme SA
Deux sous-ensembles se dégagent de ce groupe de pairs. D’une part, celui des SFD qui affichent des taux de rendement sur actifs négatifs, ou/et dont l’évolution est décroissante (CREDIT ACCESS SA, MIMOYE FINANCE SA, CREDIT DU NORD SA, ADVANS-CI, et CAC SA) et d’autre part, celui des SFD qui au contraire affichent une variation positive du rendement sur actifs pour ces 2 années d’observation (FIDRA SA, MICROCRED-CI, et PAMF-CI). A ce titre, FIDRA SA est la plus performante de toutes avec une progression de 4,60% à 8,07% sur la période de référence. Soulignons enfin la bonne tendance de l’évolution du rendement sur actifs pour MIMOYE FINANCE SA qui est passé sur les 2 années de -84,58% à -36,44%, soit un saut positif de plus de 48 points de rendement. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 26 : Rendement sur Actifs - SFD de forme Mutualiste
Globalement avec un taux de rendement sur actifs décroissant de plus de 7 points (de 0,93 à -6,11%), ce groupe de pairs présente le plus de situations diversifiées du taux de rendement. GES-CI, MA2E, REMU-CI, IFECC SOUBRE, FONIC et CPFCI sont les plus performants avec soit des valeurs de taux supérieures à 3% soit, des tendances positives de l’évolution de ce rendement (cf. annexe 7). Des tendances négatives signalant des contre-performances sont à relever auprès de l’UNACOOPEC-CI (0,68% à -6,90%), CANARI (3,15% à -24,56%), CMECEL (-24,92% à -27,72%) et CREDIT FEF (0,96% à -28,03%). 3. Autosuffisance Opérationnelle (AO). Globalement avec un taux de rendement sur actifs décroissant de plus de 7 points (de 0,93 à -6,11%), ce groupe de pairs présente le plus de situations diversifiées du taux de rendement. GES-CI, MA2E, REMU-CI, IFECC SOUBRE, FONIC et CPFCI sont les plus performants avec soit des valeurs de taux supérieures à 3% soit, des tendances positives de l’évolution de ce rendement (cf. annexe 7). Des tendances négatives signalant des contre-performances sont à relever auprès de l’UNACOOPEC-CI (0,68% à -6,90%), CANARI (3,15% à -24,56%), CMECEL (-24,92% à -27,72%) et CREDIT FEF (0,96% à -28,03%). Au niveau national : ![]() Graphique 27 : Autosuffisance opérationnelle - consolidé
Les données de ce ratio permettent très rapidement de confirmer les performances et leurs tendances entrevues depuis l’analyse portée sur les ratios de qualité du portefeuille jusqu’aux ratios de rentabilité. Ainsi, les SA du groupe de pairs « SA 1 » ont plus de mal à couvrir leurs charges d’exploitation par les sommes tirés de leurs produits d’exploitation hors subvention. La tendance est à la baisse pour tous les sous-groupes de pairs. De plus aucun sous-groupe n’atteint la barre des 130% d’autosuffisance opérationnelle recommandée par la BCEAO. Les sociétés coopératives ou mutualistes grande taille ou de celles de taille plus modeste en termes d’activités sont à des niveaux de performances semblables à 3 ou 4 points de niveau d’autosuffisance près. Le ratio consolidé des « SCOOP/MUTUELLES » diminue de 101,69% à 75,62% tandis que les SFD de forme SA, affichent une diminution de 14 points de 116% à 102%. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 28 : Autosuffisance opérationnelle - SFD de forme SA
A l’analyse des données des institutions de forme SA, seul FIDRA SA avec un ratio de 147,11% en 2014 arrive à répondre aux exigences de la BCEAO. Les autres institutions ont plus de difficultés à couvrir leurs charges d’exploitation par leurs produits d’exploitation hors subvention. En dépit de cela, toutes les institutions, excepté ADVANS-CI, arrivent à stabiliser ou à faire croître le niveau de leur ratio d’autosuffisance opérationnelle (cf. annexe 7). Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 29 : Autosuffisance opérationnelle - SFD de forme Mutualiste
Le ratio d’autosuffisance opérationnelle de ce groupe varie à la baisse (101,69% à 75,62%), bien loin de satisfaire aux exigences de performance opérationnelles demandées aux SFD. Toutefois, deux institutions GES-CI (168,74% à 154,02%) et CPF-CI (67,0% à 163,02%) sont les seules institutions de ce groupe de pairs à pouvoir respecter la norme édictée par la BCEAO. Des progrès notables sont tout de même enregistrés par CEPE-CI (8,66% à 102,05%) et MA2E (52,76% à 111,85%). Par contre d’autres institutions doivent encore se performer en augmentant significativement le niveau de leurs produits, ou en réduisant le niveau de leurs charges d’exploitations. Ce sont : CMECEL (72,01% à 29,63%), CREDIT-FEF (102,4% à 55,45%), FONDS DU MONT CARMEL (79,69% à 14,29%) et MUKEFI qui en ce qui la concerne n’enregistre aucun produit d’exploitation en 2014. En définitive, il apparait nécessaire voire urgent pour certaines institutions d’envisager de mener des réformes et d’élaborer des actions de développement et de recouvrement de créances ambitieuses visant, d’une part, à l’accroissement de leurs revenus d’exploitation et d’autre part à la maîtrise du niveau structurel des charges opérationnelles afin de générer des résultats excédentaires qui permettront de juguler progressivement le niveau des fonds propres négatifs accumulés au cours de ces dernières années. En résumé nous retenons les trois constats suivants :
# GESTION DU BILAN
1. Taux de rendement des actifs. Le ratio du rendement des actifs qui établit une comparaison entre le produit des intérêts et commissions perçus au cours de la période et l’actif productif de la période, révèle le montant du revenu que l’institution a pu récupérer à partir de la valeur de chaque élément des actifs productifs de l’institution. Norme BCEAO : supérieur à 15%. Au niveau national : ![]() Graphique 30 : Taux de rendement des actifs - consolidé
Hormis les « SCCOP/MUTUELLES 1 », Tous les sous-groupes de pairs affichent des taux de rendement des actifs supérieurs à la norme des 15% avec toutefois une tendance à la baisse. Le taux consolidé de rendement des actifs des institutions participantes au présent rapport de benchmarking connait une baisse de 27,12% à 17,42%. Les institutions qui totalisent le taux consolidé de rendement des actifs le moins élevé sont celles de forme coopérative ou mutualiste (baisse de 27,58% à 16,06%). Paradoxalement au regard des ratios de rentabilité, de productivité et de qualité de portefeuille, il apparait que ce sont les SFD du sous-groupe « SA 1 » qui sont les plus performantes en matière de rendement des actifs productifs avec respectivement 49,79% et 37,36% de 2013 à 2014. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 31 : Taux de rendement des actifs - SFD de forme SA
Les institutions de ce groupe de pairs enregistrent des taux de rendements des actifs supérieurs à la norme de performance avec par contre une tendance à la baisse et qui réduit pour autant les potentialités de ces institutions à engendrer des résultats d’exploitation excédentaires. PAMF-CI (taux en baisse de 21,15% à 8,90%) et CAC SA (57,17% en 2014) présentent des ratios en dessous de la norme de performance. Le CREDIT DU NORD avec un taux de 93,40% en 2014 affiche le niveau de performance du rendement des actifs le plus important. ADVANS (17,72%), FIDRA SA (26,20%), et MICROCRED-CI (22,58%) se maintiennent en 2014 dans des limites acceptables du taux de rendement des actifs. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 32 : Taux de rendement des actifs - SFD de forme Mutualiste
Les tendances pour ce ratio sont assez encourageantes pour les SFD de forme coopérative ou mutualiste. En 2014, trois institutions, MUKEFI (0%), CECKA AGOU (11%) et MA2E (8,2%) sont les moins performantes. Par contre ceux qui affichent les résultats de performance les plus élevés au cours de l’exercice sont : CEPE-CI (366,28%), CNEC SEQUOIA (167,37%), CREDIT-FEF (115,57%), le FONDS DU MONT CARMEL (130,92%), IFECC SOUBRE (82,47%) et la FINANCIERE YAMOUSSOUKRO (58,43%). 2. Ratio de liquidité de l’actif.. Le ratio de liquidité est un indicateur de la liquidité d'une institution et de sa capacité à honorer toutes ses obligations à court terme, afin de ne pas s’exposer au risque de découragement des clients et fournisseurs en cas de défaillance. C’est un indicateur très important pour les SFD qui collectent de l’épargne et empruntent régulièrement des fonds. Norme BCEAO : supérieur à 5%. Au niveau national : ![]() Graphique 33 : Ratio de liquidité de l'actif - consolidé
Comme présenté à travers le graphique 33 ci-dessus, tous les groupes de pairs respectent le niveau de ratio de liquidité fixé par les instructions de la BCEAO. La tendance pour cet indicateur de gestion est à la hausse pour tous excepté les institutions de la catégorie « SA 2 », qui connaissent en 2014, une baisse de 1,6 points du taux du ratio de liquidité. Les institutions coopératives ou mutualistes affichent pour leur part, des ratios de liquidité assez importants du fait de leurs activités tout aussi importantes de collecte de l’épargne auprès de leurs membres ou sociétaires. Le taux consolidé du ratio de liquidité des SFD de forme coopérative ou mutualiste en hausse de 15 points, répond certainement au besoin pour ces institutions de toujours disposer d’une réserve liquide, leur permettant d’avoir la capacité de couvrir dans le court terme, leurs obligations envers les déposants, les emprunteurs (renouvellement d’emprunts), les prêteurs et autres créanciers. La grande majorité des institutions ivoiriennes est donc potentiellement en mesure d’honorer ses dettes à court terme. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 34 : Ratio de liquidité de l'actif - SFD de forme SA
En dehors de FIDRA SA qui maintient un taux du ratio de liquidité de l’actif supérieur à 45,03%, les SFD de ce groupe ont un ratio de liquidité d’au moins 15 points plus bas que celui des institutions de forme coopérative ou mutualiste. En 2014, outre FIDRA SA, 2 autres institutions, le CREDIT DU NORD SA (35,52%) et MIMOYE FINANCE SA (25,69%) maintiennent un taux de liquidité des actifs assez important. Quant à ADVANS-CI, il conserve un taux de liquidité de 14,30% sur les deux années. A l’inverse de tout cela, le taux du ratio de liquidité des actifs est assez bas pour MICROCRED-CI (4,48% en 2014 mais en hausse par rapport à 2013). Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 35 : Ratio de liquidité de l'actifs - SFD de forme Mutualiste
Les SFD de forme coopérative ou mutualiste disposent en 2014, d’un taux consolidé du ratio de liquidité des actifs en hausse avec 49,42% contre 34,57% en 2013. Cela peut en partie, s’expliquer par la responsabilité qui est la leur vis-à-vis de la gestion des dépôts qu’ils collectent mais également en partie par l’application d’un principe de prudence lié à la gestion des liquidités dans une économie nationale qui commence à peine à prendre son envol suite à plusieurs années de crises sociales et politiques. Au cours de l’année comptable 2014, six institutions maintiennent un taux de liquidité important : MCF-PME (76,74%), MUKEFI (71,23%), UNACOOPEC-CI (52,13%), CMECEL (47,66%), CEFA-GABIADJI (43,06%) et CECKA-AGOU (56,90%). Par contre, 2 SFD disposent d’un taux de liquidité des actifs très bas. Ce sont : CEPECI (1,12%) et FONIC (0,36%). Au final comme indiqué plus haut, un niveau de liquidité de l’actif qui reste assez élevé peut traduire également l’incapacité ou la réticence de certaines institutions à utiliser efficacement leurs actifs pour générer plus de revenus. 3. Ratio de capitalisation. Le ratio de capitalisation ou de solvabilité permet d'établir une estimation de la capacité à long terme du SFD à rembourser ses dettes, à faire face aux risques éventuels. Norme BCEAO : supérieur à 15%. Au niveau national : ![]() Graphique 36 : Ratio de capitalisation - consolidé
Selon qu’ils soient de forme coopérative/mutualiste ou non, de grande ou petite taille, le graphique du ratio de capitalisation ou de solvabilité des SFD indique des situations diversifiées. Les SFD de forme coopérative ou mutualiste présentent un ratio de capitalisation consolidé de -17,40% tandis que leurs homologue de forme SA affichent un taux global positif de 16%. que les SA de petite taille enregistrent en 2014, un renversement de leur aptitude au remboursement de leurs dettes avec un taux négatif de -27,30% résultant des difficultés que ce sous-groupe rencontrent. En ce qui concerne les SA de grande taille, bien que répondant aux normes de couverture fixées, leur taux connait une décroissance de 8 points par rapport à l’année précédente. Face aux différents niveaux de variation de cet indicateur, la nécessité du renforcement des fonds propres des SFD notamment les institutions coopératives et mutualistes se précise davantage. Au niveau des SFD de forme Société Anonyme (S.A.) : ![]() Graphique 37 : Ratio de capitalisation - SFD de forme SA
Malgré une chute de 9 points de son taux du ratio de capitalisation en 2014, les SFD de forme SA, avec un taux de 16% restent encore solides dans leur aptitude à faire face aux éventuels risques. Toutefois, 2 institutions MIMOYE FINANCE SA (-10,88%) et le CREDIT DU NORD (-664,74%) font apparaître en 2014 des valeurs négatives du ratio de capitalisation avec une situation alarmante pour ce qui concerne le CREDIT DU NORD. CREDIT ACCES SA maintient, sur les deux années, un taux de capitalisation élevé de 50% environ. Les autres SFD, enregistrent des taux de capitalisation qui varient entre 15 et 22% avec néanmoins une forte diminution du taux chez PAMF-CI qui passe de 73,70% à 21,34%. Au niveau des SFD de forme Coopérative ou Mutualiste : ![]() Graphique 38 : Ratio de capitalisation - SFD de forme Mutualiste
Avec 21 institutions, c’est véritablement au sein de ce groupe que se marque la nette scission entre celles dont la structure du bilan montre leurs capacités potentielles à faire face aux risques éventuels et celles qui le sont moins. Ainsi les SFD disposant d’un bon niveau de ratio de capitalisation en 2014 sont : MCF-PME (466,41%), REMU-CI (43,08%), CMECEL (29,16%), GES-CI (24,19%), MA2E (21,34%), ARGENTIFERE (22,92%) et CEFA-GABIADJI (19,63%). Une dizaine d’autres institutions avec des fonds propres négatifs, étalent, au delà d’autres indicateurs de performance de gestion, leur exposition à la survenue de tout risque majeur dans le cours de leurs activités. Ce sont : CANARI (-18,0%), CPF-CI (-78,89%), Le FONDS DU MONT CARMEL (-661,93%), IFECC SOUBRE (-150,48%), CFEF-CI (-80,53%), CNEC-SEQUOIA (-67,18%), CECKA AGOU (-27,58%), CREDIT FEF (-121,42%), LA FINANCIERE (-42,98%), et UNACOOPEC-CI (-22,13%). En résumé, par l’analyse des ratios de gestion bilancielle des SFD de l’échantillon 2014 du rapport de benchmarking, les dirigeants des institutions membres de l’APSFD-CI ont la possibilité d’appréhender au-delà de leurs entreprises individuelles, les capacités du secteur à gérer les actifs (emplois de fonds) et les dettes (sources de fonds) et de mesurer leur exposition aux risques. Les constats généraux qui se dégagent relatifs aux SFD sont les suivants :
# CONCLUSION
Le secteur de la microfinance ivoirienne est marqué par la présence de 62 institutions de microfinance agréées exerçant leurs activités sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, seul une trentaine de ces institutions sont fonctionnelles et déposent leurs états financiers de manière périodique. Pour 2014, il s’agit d’un échantillon de 29 SFD les plus représentatives qui ont participé au benchmarking. Sur les deux années de l’exercice d’observation et d’analyse des états financiers de fin d’exercice fournis à l’APSFD-CI, il ressort que les institutions font montre d’un certain dynamisme d’ensemble en matière d’accroissement de la portée par la mobilisation de l’épargne et l’octroi de volumes de crédits plus importants tout en gagnant un nombre relativement important de membres/clients. Toutefois, malgré la croissance continue des indicateurs de portée, il apparaît des situations diversifiées en ce qui concerne les performances liées à la qualité du portefeuille, l’efficacité-productivité, la rentabilité ou la gestion des actifs/passifs, selon que l’on se situe au sein d’un SFD, mutualiste ou non, de grande envergure opérationnelle ou pas. En effet au regard des données de 2013 et 2014, l’on peut considérer que le dynamisme du secteur est essentiellement porté par 7 institutions de grande envergure opérationnelle qui affichent les performances les plus significatives de qualité de portefeuille, de rentabilité et de gestion de la structure bilancielle. Parmi ces institutions, 4 sont des sociétés de capitaux (ADVANS-CI, FIDRA SA, MICROCRED-CI et PAMF-CI) et 3 sont des mutuelles et coopératives (GES-CI, MA2E et REMU-CI). A côté de celles-ci, 2 institutions, CAC SA et MCF-PME, pointent leurs étendards en matière de performance opérationnelles et de gestion. D’un autre côté, 2 institutions, l’UNACOOPEC-CI et MIMOYE FINANCE SA, ayant connues des contre-performances financières au cours de ces dernières années, affichent par l’évolution de leurs indicateurs de performance, des signes d’actions de redressement progressif de leurs situations. Elles seront à observer sur les prochains exercices comptables. Malgré tout, que l’on soit une institution de grande envergure opérationnelle ou pas, pour certains, des efforts demeurent encore possibles en relevant jour après jour des défis qui restent à engager notamment en matière de rentabilité et d’efficacité par une plus grande maîtrise des charges d’exploitation afin de garantir in-fine la rentabilité et la pérennité de leurs opérations. Pour d’autres, des progrès voir des reformes sont à mettre en œuvre afin de donner au secteur un nombre plus important de SFD capables de fournir aux populations cibles, les concours financiers à même de répondre à leurs besoins et à favoriser l’inclusion financière de toutes les populations. L’APSFD-CI remercie encore une fois les 29 institutions qui ont compris et accepté la participation à ce chantier d’analyse et de transparence financière qui à n’en point douter, concourt au bénéfice de tout le secteur d’activité de la microfinance. # ANNEXES
Tableau 3 : Annexe 1 : Liste des institutions participantes
Tableau 4 : Annexe 2 : Données Générales
Tableau 5 : Annexe 3 : Données financières par groupe de pairs
Tableau 6 : Annexe 4 : Ratios de qualité du portefeuille et de productivité-efficacité
Tableau 7 : Annexe 5 : Ratios de rentabilité et de gestion bilancielle
Tableau 8 : Annexe 6 : Ratios consolidés de qualité de portefeuille et de productivité-efficacité
Tableau 9 : Annexe 7 : Ratios consolidés de rentabilité et de gestion bilancielle
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